Culture bio

Enquête UFC-Que Choisir : les résultats alarmants sur les résidus de pesticides

Pesticides à risque : 50% des fruits et légumes contaminés

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L’UFC-Que choisir a rendu public le 24 mars une analyse critique sur les contrôles sanitaires officiels des aliments vendus en France. Il est étonnant qu’elle n’est pas fait plus de bruits car les conclusions sont sans appel.

Les 14 000 contrôles sanitaires effectués révèlent que plus de la moitié des fruits et légumes de l’agriculture intensive testés sont contaminés par un des 150 pesticides ou cancérogènes ou toxiques pour la reproduction et l’ADN ou pertubateurs endocriniens. Dans 30% des contrôles on retrouve au moins deux pesticides à risques. Il ne s’agit pas de traces infinitésimales car dans 43% des cas les autorités ont pu mesurer les doses de ces substances.

Parmi les aliments les plus contaminés on trouve les pommes (80% des échantillons contaminés) dans lesquelles on détecte du fludioxonil dans 48% des cas. 92% des échantillons de cerise révèlent la présence de phosmet, un insecticide suspecté d’être toxique pour la reproduction.

A contrario l’étude montre que les aliments bio sont beaucoup moins contaminés grâce à l’interdiction de pesticides dans les méthodes de production.  Pour les tomates par exemple, 1 échantillon sur 10 en bio est contaminé contre près de 6 sur 10 en conventionnel. Dans les rares cas où le bio est contaminé les teneurs en pesticides à rique sont beaucoup plus faibles qu’en conventionnel. Elles ne sont quantifiables que dans 8% des échantillons.

UFC-Que choisir souligne que ces résultats catastrophiques « sont le résultat d’un cadre réglementaire particulièrement laxiste » : « la réglementation actuelle en matière de pesticides ne permet pas de garantir l’absence de risque dans les aliments ». En effet la réglementation tient compte des limites maximales de résidus autorisées (LMR) y compris pour les substances à risque qui « pourraient être nocives pour la santé même à très faibles doses. La conformité aux LMR est donc une notion obsolète qui n’offre pas de protection suffisante pour ces substances dont aucune trace ne devrait être tolérée, d’autant plus que leur action peut être accrue lorsqu’elles sont présentes en mélange ».

D’autre part l’association dénonce la pratique des agences sanitaires qui s’appuient sur les études des fabricants pour autoriser la commercialisation des produits alors que des études indépendantes alertent sur les effets nocifs de certains pesticides. Les agences attendent aussi souvent la fin des périodes d’autorisation pour procéder aux réévaluations comme pour le pyriproxyfène qui sera réévalué en 2035. Enfin les divergences entre les organisations officielles constituent autant de failles. Ainsi la France a prolongé l’utilisation des certains néonicotinoïdes sur la betterave jusqu’à la fin 2022 au moins alors que l’Europe les avaient interdits. Que dire de du glyphosate  dont la Commission Européenne a prolongé l’utilisation contre l’avis de l’OMS ?

En conséquence l’UFC-Que Choisir exige un renforcement du cadre réglementaire national et européen par un série de mesures dont la remise à plat des procédures d’autorisation, la réalisation des contre-analyses indépendantes , l’interdiction immédiate de commercialisation et d’utilisation des molécules les plus à risques.

L’association met à la disposition de tous les résultats complets de son analyse en libre consultation.

Etude UFC-Que Choisir

Vous pouvez aussi consulter l’observatoire des pesticides qui vous permettra de connaître pour chaque aliment la fréquence de contamination par un pesticide à risque :

Tableau d’analyse pesticides UFC-Que Choisir

 

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